Mahamoudra – Partage d’extraits inédits

Chers amis, chères amies,

Nous sommes très heureux de vous annoncer la publication fin février 2023 du Mahamoudra – Comment découvrir notre vraie nature de Lama Thoubtèn Yéshé.

Pour célébrer avec vous le Losar (le nouvel an tibétain, célébré le 21 février), nous partageons ici une vidéo inédite traduire en français de Lama Yéshé ainsi que des extraits inédits de ce nouveau titre :


La nature ultime de notre esprit

Lama Thoubtèn Yéshé en 1975. Photo de Carol Royce-Wilder.

Les perturbations mentales peuvent être totalement éradiquées. Maitréya utilise l’exemple de l’or terni. La ternissure n’est pas une caractéristique de l’or, n’est-ce pas ? On peut donc l’éliminer. C’est la même chose pour l’esprit : les négativités sont là, mais parce qu’elles ne sont pas de la nature de l’esprit, on peut les éliminer.

Ici, je parle d’un point de vue relatif. Au niveau ultime, il n’y a pas à débattre pour décider si l’esprit est pur ou non : il est absolument pur. L’esprit n’a aucune trace de nature égotique. Sa nature est claire lumière, non-dualité, non-existence en soi. En d’autres termes, la nature essentielle de notre esprit, de notre pensée, de notre conscience, est pureté.

Je ne dis pas que vous êtes déjà éveillé ; ce n’est pas ce que je dis. Cette pureté est notre potentiel de bouddha. Cette nature fondamentale, claire et lumineuse de notre esprit existe toujours en nous. Il s’agit de la reconnaître.

La méditation sur l’esprit n’est pas le mahamoudra, mais elle y conduit

La particularité de la méditation mahamoudra est le fait d’utiliser notre propre esprit comme objet de concentration ; c’est ce qui en fait une méthode si puissante pour éliminer notre mode de pensée dualiste. Cependant, la contemplation de notre propre conscience ne conduit pas à proprement parler à la réalisation du mahamoudra – la réalité ultime – car l’esprit est encore une réalité relative. Mais cela y conduit.

Le fait de prendre notre propre conscience comme objet de méditation conduit à l’expérience du mahamoudra parce que cela induit une expérience similaire au mahamoudra. L’esprit étant clair et net par nature, nous pouvons couper court à l’agitation de la conceptualisation, couper court aux pensées dualistes grossières, et commencer à faire l’expérience de la clarté de notre conscience, sa nature relative.

Finalement, nous unifions la concentration indestructible acquise dans la méditation du calme mental sur cette clarté à une sagesse subtile qui analyse la vision dualiste, ce qui conduit à la vue supérieure, la réalisation de la réalité ultime. Tel est le cœur de la méthode du grand yogi Lama Tsongkhapa pour développer le mahamoudra.

En somme, nous commençons par nous concentrer sur notre propre conscience, puis nous méditons sur la vacuité.

Maintenant, méditez sur votre esprit

Couverture de “Mahamoudra – Comment découvrir notre vraie nature”

Peut-être n’êtes-vous pas sûr de ce qu’on entend par l’expression « méditer sur votre esprit ». En réalité, c’est très simple. Dans la voie du mahamoudra, vous commencez par contempler vos concepts, les schémas de vos propres pensées. Cela vous amène ensuite à faire l’expérience de la clarté de votre conscience, sa nature conventionnelle.

On observe les pensées, et puis on les laisse filer. Pas d’intellect – nous n’analysons pas nos pensées. Laisser l’esprit tel qu’il est, voilà le point important de cette méditation. Dans nos méditations sur la voie graduée, nous analysons. Mais la méditation du mahamoudra met l’accent sur l’absence d’analyse. Parce que, lorsque l’esprit analyse, il tremble, il vibre. Il est comme un avion qui vire sur l’aile ; il tremble, non ?

Lama Tsongkhapa dit que lorsque nous contemplons la conscience, nous ne devons suivre aucun objet, qu’il s’agisse de formes, de couleurs ou de sons, ou même de l’image d’un bouddha, un mantra ou une syllabe. Ces objets, nous devons les abandonner.

Nous disons de cette approche qu’elle est « non conceptuelle », « non superstitieuse ». En tibétain, nous disons mitokpa kyongwa : « maintenir un état mental non conceptuel ». À mon avis, c’est très sensé, très logique. Bien sûr, notre habitude qui consiste à suivre les cinq objets sensoriels est puissante ; c’est pourquoi nous devons apprendre à développer, dans notre méditation, la compétence nous permettant de demeurer sur la conscience elle-même.

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